pendant les nuits longues où chacun sait que le sommeil ne viendra pas
s’il n’y a plus de pilule pour éloigner les obsessions tournantes
assis en triangle. former des pyramides de canettes heineken, pelforth
et d’autres
marquer chaque nouvelle ouverture clic/clac d’un choc sur la table pour le sort et
les gens morts
en parachute, dans le sable, derrière des murs de pierre en afghanistan
pan pan
des balles de fusil qui vont vite. des embuscades et des genoux fracturés
il y a cet ami très vieux qui a 35 ans et celui qui en a 28 et on peut se demander ce qui nous rapproche
le temps qui passe lentement
et au-dessus le bruit des hélices de bateau qui font du bruit dans l’eau et qui font peur
parfois
un garçon aux rides profondes de 35 ans. il dit qu’il ne dormait jamais à cause de la keta, les extas, des médicaments, des stéroïdes pour courir vite et monter les cordes
pourquoi il ne s’ennuie pas avec nous. est-ce qu’il se repose un peu
j’écoute très sérieusement les histoires vraies en pensant
dans l’eau le piou piou des sonars
que je suis plutôt heureux comme ça
le temps peut durer des heures
parfois je fume une cigarette alors que j’ai arrêté
ensuite les choses redeviennent normales avec des enjeux
bizarres
acheter une voiture ou un ordinateur ou une crème pour la peau
prendre des trains super rapides
on se retrouve les midis dans des restaurants, rideaux baissés
répéter les gestes de boire en pensant à la suite
jusque tard. que le soleil se couche
puis nous allons au casino et on écoute des musiques techno - maceo plex, boris brejcha, amélie lens
jeter des sous
chercher de l'attention
crever de ne pas s'ennuyer
je fais des tours en rond en pensant à des avions, des bateaux,
des voitures confortables avec air conditionné
le bruit des aussières qui tirent la nuit
passer du temps avec des gens sans rien dire